dimanche 22 février 2009

La Grande Vague de Kanagawa


Hokusai, 1830 ou 1831
Estampe
Gravure sur bois nishiki-e
25 × 37 cm, ōban yoko-e
Metropolitan Museum of Art, New York

La Grande Vague de Kanagawa (神奈川沖浪裏, Kanagawa-oki nami-ura?, littéralement Sous la vague au large de Kanagawa), plus connue sous le nom de La Vague, est une célèbre estampe japonaise du peintre japonais spécialiste de l'ukiyo-e, Hokusai, publiée en 1830 ou en 1831 pendant l'époque d'Edo.

Cette estampe est l'œuvre la plus connue de Hokusai et la première de sa fameuse série « Trente-six vues du mont Fuji », dans laquelle l'utilisation du bleu de Prusse renouvelait le langage de l'estampe japonaise. La composition de La Vague, synthèse de l'estampe japonaise traditionnelle et de la « perspective » occidentale, lui valut un succès immédiat au Japon, puis en Europe, où elle fut une des sources d'inspiration des Impressionnistes.

Plusieurs musées en conservent des exemplaires, tels que le musée Guimet, le Metropolitan Museum of Art, le British Museum, ou encore la Bibliothèque nationale de France ; ils proviennent généralement des grandes collections privées d'estampes japonaises constituées au XIXe siècle.

Le Printemps


Sandro Botticelli, vers 1482
Peinture (tempera) sur panneau de bois
203 × 314 cm
Galerie des Offices


Le personnage de Flore jeune fille, à droite en robe blanche, devient l'allégorie de Florence, ville de Botticelli, une fois sa sexualité révélée. Ce sont des fleurs qui sortent de la bouche de Flore, qui se trouve être la nymphe des fleurs (Chloris) des grecs pathetique (agrandir le tableau du cadre en haut à droite), lorsque Zéphyr, dieu du vent, lui souffle dessus, causant un trouble visible dans l'expression du visage, trouble qui va lui révéler sa féminité.

Il faut savoir que l'artiste était aussi connu de son vivant pour peindre de tels motifs floraux sur les robes des riches madones de l'aristocratie florentine, ornementations particulièrement appréciées à l'occasion des fêtes.

Le côté profane et art sacré religieux est mêlé avec cette figure, pour laquelle on ne sait dire s'il s'agit de la Madone, la vierge Marie (ce que l'aura végétale laisse entendre autour de sa tête, telle une auréole), ou du personnage païen qui fit la renommée du peintre: la Vénus en majesté.

Cette subtile confusion fut manifestement voulue par l'artiste, dans la mesure où la Naissance de Vénus, son second tableau, lui faisait face dans la maison du donneur d'ordre où le tableau était exposé.

Le tableau tout entier, et cette figure en particulier, montre que la Renaissance s'affranchit du mode de représentation chrétien ; pour l'instant d'une manière équivoque puisqu'un représentant de l'inquisition ou de l'ordre moral, doutant de l'œuvre, pourrait se voir rétorquer que, sous une certaine forme d'interprétation, le tableau célèbre Marie par la présence de l'auréole végétale, le reste n'étant que licence artistique. L'artiste montre son intelligence et prouve le génie humain en cachant ses messages sous forme iconographique, au mépris de toute tradition héritée de l'ordre qui le précède.

Sandro Botticelli n'a rien représenté au hasard sur cette fresque réservée à un public très intellectuel, jusqu'à la posture prise par les personnages.

L'ange Cupidon, flèche tendue, se trouve au dessus de la figure centrale. Une analyse très particulière du travail de Botticelli, cinq cent ans avant l'avènement de la psychanalyse, révèle des messages dans ce tableau que la bonne morale cléricale de son époque aurait considérablement réprouvés s'il n'étaient, cachés, réservés à un public d'esthètes ou d'initiés :

Amour, Cupidon va tirer sa flèche, c'est ce à quoi l'on s'attend de par la tradition picturale. Ceci correspond à l'idée que l'on se donne du bourgeonnement végétal, sujet du tableau. Les choses se corsent lorsque l'on considère quelle est la direction du tir pour la flèche, rapportée à la forme générale prise par la danse des trois Grâces. Ces dernières ne sont pas à prendre individuellement, mais dans leur ensemble représentant la sublimation de la féminité c'est pourquoi les mains se joignent au dessus d'elles afin de composer cette forme générale. Assimilées à Catherine Sforza les trois Grâces sont représentées comme la Beauté, la Vertu et la Fidelité (renvoyant à la mythologie gréco-romaine).

On peut reconnaître le dieu Mercure grâce a ses trois attributs : le casque d'Hadès, le caducée et les sandales ailées qui font de lui le messager des Dieux Olympiens. Il constitue le gardien du jardin et en chasse les nuages qui risqueraient de l'assombrir : rien, pas même les intempéries, ne doit troubler l'idéal platonique apporté par les personnages-idées placées sur ce tableau.

La Ronde de Nuit


Rembrandt, 1642
Huile sur toile
363 × 437 cm
Rijksmuseum


Les dimensions originales du tableau étaient de 5 m sur 3,87, elles ont été réduites par un découpage intervenu en 1715, qui fait de la toile actuelle une œuvre encore immense de 4,38 m sur 3,59 m. En effet, cette année-là, le tableau est transféré à l'hôtel de ville (sur le Dam) dont les murs étaient trop petits. Une copie par Gerrit Lundens de la toile complète, réalisée avant le découpage, est exposée à la National Gallery de Londres.

Au cours de l'occupation de la Hollande par Napoléon Ier, la toile est ensuite transférée plusieurs fois avant de rester durablement dans la Trippenhuis (maison de la famille Trip) qui devient un musée d'art, où elle est exposée jusqu'en 1885, année où est ouvert le Nouveau Rijksmuseum. La toile est démontée et mise à l'abri dans divers abris pendant la guerre de 1939-1945. Comme d'autres œuvres célèbres, elle a subi des tentatives de dégradation, notamment au couteau (1973) et à l'acide (1985). C'est actuellement la pièce maîtresse, parmi de très nombreux autres chefs-d’œuvre, du Rijksmuseum.

Le Moulin de la Galette

Auguste Renoir, 1876
huile sur toile
131 × 175 cm
Musée d’Orsay, Paris


La scène se déroule en plein air (contrainte que s'imposaient les impressionnistes), un dimanche après-midi, un jour de beau temps au Moulin de la Galette à Montmartre. Les personnes présentes dans la scène sont des amis du peintre : modèles, peintres, habitués du lieu, parmi lesquels on reconnaît : l’écrivain Georges Rivière, le peintre Goeneutte, Lamy qui sont installés à la table du premier plan et une dénommée Estelle qui est assise sur le banc. Renoir représente ainsi sur sa toile, une foule joyeuse de personnes de tous les milieux sociaux, qui partagent du bon temps, dansent à gauche, bavardent à droite, fument et boivent. Tous ces personnages sont représentés en action ce qui suscite des questions telles que : manœuvre de séduction ou dispute?...

3 mai 1808


Francisco de Goya, 1814
huile sur toile
345 × 266 cm
Museo del Prado


Tres de Mayo (en français Trois mai) est, avec Dos de Mayo, le plus célèbre tableau du peintre espagnol Francisco de Goya. Complétée en 1814 et conservée au musée du Prado à Madrid, cette toile est également connue sous le nom Les Fusillades du 3 mai ou en espagnol sous les noms de El tres de mayo de 1808 en Madrid, ou Los fusilamientos de la montaña del Príncipe Pío[1]

Ce tableau est la suite directe des évènements décrits par Dos de Mayo. Dans la nuit du 2 au 3 mai 1808 les soldats français - en représailles à la révolte du 2 mai - exécutent les prisonniers espagnols qu'ils ont faits au cours de la bataille. Les toiles Dos de Mayo et Tres de Mayo ont toutes deux été commissionnées par le gouvernement provisoire espagnol sur suggestion de Goya.

Le Baiser

Auguste Rodin, Années 1890
Statues en marbre et bronze
27 cm
Musée Rodin


Le Baiser est à l'origine un des très nombreux motifs de son œuvre magistrale La Porte de l'enfer, commandée par l'État Français, inspirée par La Divine Comédie de Dante et des Fleurs du mal de Charles Baudelaire pour le Musée des Arts décoratifs, prévue à l'emplacement des ruines de la Cour des Comptes à Paris.

Le couple fut plus tard séparé de la porte, et remplacé par une paire d'amants dans la colonne inférieure droite. Les nombreuses figures que Rodin créa pour le projet furent un vivier d'idées pour certaines de ses sculptures indépendantes, comme « le Baiser » ou Le Penseur.

La méthode utilisée par Rodin pour faire ses sculptures de grande taille consistait à employer des sculpteurs qui taillaient à l'échelle un modèle plus petit dans un matériau plus facile à tailler que le marbre et une fois terminées, Rodin donnait la dernière touche lui-même.

samedi 21 février 2009

La Vénus à son miroir

Diego Vélasquez, c. 1647-1651
huile sur toile
122 × 177 cm
National Gallery


Vénus à son Miroir est le seul nu féminin de Vélazquez qui nous est parvenu. Dû à l'influence très active de l'inquisition de tels tableaux étaient extrêmement rares dans l'art du XVIIe siècle espagnol[2], malgré cela les nus d'artistes étrangers étaient collectionnés par les membres de la cour espagnole et ce tableau a orné les murs des demeures de courtisans espagnols jusqu'en 1813, où il a été apporté en Angleterre au Rokeby Park, dans le Yorkshire. En 1906 la peinture a été achetée par la National Gallery à Londres. Bien que la toile ait été gravement endommagée par la suffragette Mary Richardson en 1914, elle a été complètement restaurée depuis.

Le déjeuner sur l'herbe

Édouard Manet, 1862-1863
huile sur toile
208 × 264,5 cm
Musée d'Orsay


La femme de Manet, Suzanne Leenhoff, et son modèle préféré, Victorine Meurent, ont toutes deux posé pour la femme nue, qui a le visage de Victorine, mais le corps plus enveloppé de Suzanne. L'homme sur la gauche est probablement le beau-frère de Manet, Rodolphe Leenhoff.

Le style de la peinture est en rupture avec la tradition académique à plus d'un égard. Tel que mentionné ci-dessus, Manet a utilisé une lumière dure, « photographique » qui élimine les demi-tons. Il n'a pas tenté de camoufler les coups de pinceaux : en effet, la peinture ne semble pas finie à certains endroits du paysage. Le nu est loin de l'aspect léché de ceux d'Alexandre Cabanel ou de Dominique Ingres.

Manet a délibérément choisi une grandeur de toile qui sied normalement aux tableaux historiques.